Cinéma immersif en prise de vues réelles - matériel et expériences

(accès direct aux tournages)

Rappelons que le cinéma immersif consiste à projeter des images sur un écran hémisphérique couvrant la totalité du champ visuel du spectateur.

Les considérations qui suivent concernent le tournage de film avec comédiens.
Les caractéristiques du procédé sont simples : Tout ce qui est devant la caméra est vu.
Le cadre rectangulaire traditionnel disparait.
Le jeu avec les focales et les zooms disparait donc lui aussi.
Ainsi que tout un pan du langage cinématographique lié à l'utilisation de ces derniers.
Restent le découpage en plans avec ses raccords et les mouvements de caméra.

Cette technique privilégie le plan séquence en profondeur de champ.
- l'objectif fish-eye, avec sa très courte focale, offre une grande profondeur de champ.
- la "géographie" de la scène est immédiatement perçue par le spectateur qui voit en face, sur les cotés et au dessus.
- avec une focale unique, les variations d'échelle seront seulement obtenues en approchant ou éloignant les comédiens ou en déplaçant la caméra.

Ce grand champ de vision donne de la crédibilité à l'image et une impression de reportage plutôt que de fiction.
- sentiment de tout voir, rien n'est plus caché dans le hors champ.
- La lumière naturelle est favorisée. Les effets d'éclairage sont limités car il est quasiment impossible de dissimuler des projecteurs, sauf ceux situés derriere la caméra.
- Le décor naturel est favorisé. Celui-ci devra être presque complet, avec son plafond. La caméra étant proche des comédiens, n'a pas besoin de recul et peut évoluer dans un espace réduit.

La pratique du tournage avec des personnages met en évidence un inconvénient des procédés Panrama et Omnimax.
Une caméra qui regarde le ciel à 45°, voire 60° degrés, favorise les paysages mais coupe les jambes des comédiens pour peu que ceux-ci s'approchent, tandis qu'elle fait la part belle au plafond, généralement sans intérêt.
Ma première action a donc été de rendre la caméra presqu'horizontale (autour de 20° à la prise de vue).

		Cinéma classique champ étroit - pas de plafond - peu de décor - grandes possibilités pour les éclairages.
		Procédé Panrama ou Omnimax caméra relevée vers le haut d'environ 45° - on coupe les jambes du personnage - on montre beaucoup de plafond - le nombre de projecteurs invisibles est réduit.
		Procédé iDome caméra horizontale - personnage entier - plafond naturel - on peut raccorder le sol réel avec celui de l'image.
		Procédé compaDome caméra relevée vers le haut de 15° à 30° - personnage entier - portion de plafond raisonnable, - davantage de possibilités pour placer les projecteurs.

Ma première impression est que la mise en scène adaptée paraît plus proche de celle du théâtre que de celle du cinéma.

Le matériel

Il est en pleine évolution, mais s'organise autour du format HD (1920x1080).
Comme j'opère souvent seul, je recherche un matériel simple et léger.
M'inspirant à nouveau de l'expérience de Paul Bourke j'ai acquis un petit camescope CANON HV30 et un complément d'optique fisheye NIKON FC-E9.

shéma du support (cliquer)

J'ai découvert expérimentalement qu'on pouvait excentrer l'image en inclinant légèrement le FC-E9 par rapport à l'axe de l'optique normale. Ici l'inclinaison est de 4°. Ce procédé, à priori barbare, ne semble pas détériorer la qualité de l'image (qui n'est pas parfaite avec ce type d'optique). Le FC-E9 n'est pas vissé sur la caméra, mais tenu en place par un support.

l'image circulaire excentrée dans le cadre HD. (Kader Roubahi est Karl Marx) Support d'enregistrement Le camescope CANON HV30 utilise des cassettes HDV au format 1440x1080. Les cassettes sont pratiques pour un tournage semi-pro. A condition d'utiliser une bonne qualité. J'utilise des cassettes Panasonic AY-DVM63AMQ de 63 minutes qui ne m'ont encore causé aucun souci, bien qu'elles soient prévues pour le format DV. De plus la cassette DV reste encore le meilleur moyen d'archivage (coût et sécurité).

Montage

Le format HDV se monte sans trop de problèmes, ce qui n'est pas le cas du format ACHDV des cartes et disques durs.

Dans le logiciel de montage le format 1440x1080 est automatiquemnt étiré à 1920x1080.
L'image circulaire n'occupant pas tout le format 16/9, on découpe un cadre de 1440x1080 au centre avec des pixels carrés pour le film définitif.
Il y a inévitablement un gaspillage de pixels. (Comment inscrire un cercle dans un cadre 16x9?)
Mais ce système n'est qu'un compromis provisoire utile pour acquérir de l'expérience.

Avantages :

• il est léger et discret
• il et bon marché.

Inconvénients :

• Il est quasiment impossible de contrôler la mise au point. On doit s'en remettre à l'automatisme et à la grande profondeur de champ.
• La qualité optique du complément fisheye FC-E9 est moyenne. On peut espérer que les nouveaux appareils photo numériques permettant de monter un vrai fisheye et de faire une mise au point classique résoudront en partie ces problèmes. Mais probablement avec d'autres défauts...

Matériel annexe

• trépied et trépied de table
• stabilisateur (genre steadycam) qui permet des déplacements à la main
• micro directif de bonne qualité fixé sur la caméra
• casque audio de bonne qualité pour vérifier la prise de son

Expériences

Filmer des personnages pose quelques problèmes pratiques.
Concevoir, mettre en scène et tourner une fiction spécialement adaptée est trop lourd.
Je préfère concentrer mes efforts sur le tournage.
Et filmer des spectacles existants.
La première idée réaliste qui me vient à l'esprit consiste à demander aux compagnies locales de théâtre l'autorisation de filmer leur travail.

• Comment et quoi filmer ?

  La caméra doit être très près des comédiens. Donc entre le spectacle et le public. Donc pas de public : on tournera uniquement pendant les répétitions et les filages. Mais la saison est bien aavancée. Je découvre que les répétitions des nouveaux spectacles sont souvent terminées et ne reprendront qu'à la rentrée. Il reste toutefois quelques opportunités que je vais pouvoir utiliser.

• Première expérience :

  Karl Marx, le retour du TryptikThéâtre

  Premières conclusions :

  • Une seule caméra est permise. A plusieurs, elles se verraient l'une l'autre. Sauf à revenir à l'époque des primitifs, on sera contraint de tourner chaque scène plusieurs fois en changeant la caméra de place. Ou bien d'avoir une caméra mobile qui se déplace en suivant l'action (après une mise au point délicate). Tout ceci n'est pas à ma portée pour l'instant.
  • Les projecteurs seront toujours dans le champ, il faudra se faire une raison.

• Deuxième expérience :

  La leçon de théâtre de Marie Vidal ATP Alès

  Deuxièmes conclusions :

  • Le procédé immersif est bien adapté à l'enregistrement d'un cours. Il permet d'englober professeur et élèves dans un seul plan fixe.
  • Si on veut utiliser plusieurs angles de prise de vue il faut jouer la scène autant de fois qu'il y d'angles différents.

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