La leçon de théâtre de Marie Vidal

ATP 13 - Alès - Espace André Chamson

(accès direct 2ème journée)

Première journée - mercredi 27 juin 2009 - caméra fish-eye seule sur pied

J'avais pour seules indications un lieu et une heure.
Il était question de cours ou de répétition de théâtre pour des amateurs ou des scolaires.



A l'heure prévue je découvre une grande salle, éclairée par des néons.
C'est un point positif (par rapport à la pénombre de l'expérience "Karl Marx, le retour").

La professeur(e), Marie Vidal (robe rouge), face à une quinzaine d'adultes, parle de discipline (!?)
Présentation très rapide.
Je suis gentiment toléré à condition de ne faire :
  • ni bruit
  • ni peur aux élèves

Autorisé à poser la caméra tout contre la ligne au sol qui délimite la scène.

Je mets donc la caméra en route et je vais sagement me faire oublier, transparent, un peu en retrait.

"Ici on fait pas du cinoche" répètera à plusieurs reprises Marie Vidal à ses élèves (avec un sourire).

Le chapeau qui se transforme en cabas

La paix
Je n'ai aucune idée de la pièce qui est en répétition, ni même si il ya une pièce ou simplement quelques exercices.

Le manière dont a été montée cette rencontre, (plusieurs intermédiaires que je ne connais pas) fait que je dois être le seul à savoir que je ne sais rien.

Et l'ambiance de travail est telle qu'il me semblerait mal venu de poser des questions.

Mais au fait, c'est la caméra qui travaille et elle s'en moque bien !.
Plus tard je saurai qu'on a travaillé sur des sketches extraits du livre de Hanokh Levin :

"Que d'Espoir!"

  • Le magicien
  • Le hot dog
  • A l'hôtel (2 versions)
  • Le chapeau qui se transforme en cabas
  • Le ministre
  • La paix
  • Reine de la salle de bains

A l'hôtel 2

Le chapeau qui se transforme en cabas
La première scène ne me rassure pas plus que ça.
Le jeu de scène a l'air brouillon, le texte hésitant.
Or il y a une échéance toute proche, une répétition devant public. D'où un stress.

On est à l'opposé de l'ambiance de mon expérience précédente("Karl Marx, le retour") : un seul acteur, professionnel, connaissant parfaitement son texte et son jeu de scène au millimètre.

Ici ce sont des amateurs auquels on demande un effort de concentration intense après une journée de travail, une fois par semaine.
Et pourtant cette répétition va vite devenir passionnante.
La scéance qui devait se terminer à 22h, continuera jusqu'à 23h30.
Par épuisement du prof, semble-t-il.
Plus de trois heures, sans pause, à donner de l'énergie aux comédiens.
Une heure avant la fin je n'avais plus de cassette vierge (toujours un peu pessimiste);
mais je suis resté pour le plaisir de voir Marie Vidal mener tout son monde.

Le résultat est en effet impressionnant.
Le comportement hésitant du début a disparu.
Ces amateurs se révèlent capables, bien dirigés, de performances qui déclencheront, à plusieurs reprises, des applaudissements spontanés.

Le chapeau qui se transforme en cabas

conclusions techniques :


Le ministre
Le procédé immersif s'est révélé parfaitement adapté à l'enregistrement d'un tel travail.
Il permet d'englober la scène, le prof et les spectateurs autour.
Et ceci sans autres interventions que poser et démarrer la caméra.

Mais l'absence des gros-plans est tès sensible. Et toujours des problèmes de piqué.
L'optique fisheye complémentaire et le système de mise au point de la caméra ne sont pas vraiment à la hauteur de la tâche.
Evidemment je me retrouve avec un plan de deux heures (en deux cassettes).
Bien sur ce n'est pas un film. Il n'est pas montable. Pour le rendre projetable il faudra éliminer les temps morts.
Quant aux raccords, il y aura le choix entre les fondus enchaînés et les intertitres.
On est revenu au cinéma de Lumière, avant Méliès : caméra fixe et un seul plan.
Mais il n'avait ni fisheye, ni couleur, ni son.

Pour faire vraiment du "cinoche" avec des changements d'angle de prise de vue, il faut jouer la scène autant de fois qu'il y a de positions de caméra.
(puisque plusieurs caméras se verraient l'une l'autre)

Le chapeau qui se transforme en cabas

Deuxième journée - 3 juin - Deux caméras normales, une sur pied, l'autre à la main


Pour vérifier la validité des résultats précédents, avantages (simplicité de mise en oeuvre) et inconvénients (absence de plans rapprochés) je vais tenter un tournage plus conventionnel.
Deux camescopes : le premier, sur pied, cadrera un plan général fixe de la scène; le second, tenu à la main, servira à capter les expressions des comédiens.
Pour ne pas interférer avec le travail de l'atelier, je me déplacerai, caméra à la main, dos au mur.
Travaillant loin des comédiens, avec une longue focale, j'aurai un problème d'instabilité. L'utilisation d'un pied monopode limitera les dégâts.
Inconvénients immédiats :
  • La caméra fixe manque de recul. Certaines scènes débordent de coté. Il faut soit un objectif grand-angle soit deux opérateurs.
  • Filmer les gros-plans demande un travail constant.
  • En final, je me retrouverai avec une double durée de rushes, à de-rusher et à monter.

conclusion: au lieu d'un fonctionnement automatique ce système nécessite un ou deux opérateurs et un monteur.
(il n'y a pas de problème de synchronisation puisque chaque caméra capte le même son. Mais on se retouve avec deux pistes son à caler manuellement).

En revanche, le résultat peut être projeté sur tous les écrans plats.

conclusions techniques :

Pour l'enregistrement de sujets de ce genre, le fish-eye est irremplaçable.

Mais l'image brute est peu exploitable :
Solution à envisager :
On constate que la moitié de l'image sphérique est consacrée au plafond. Or celui-ci ne présente ici aucun intérêt.
Seule une tranche horizontale de l'image est utile
Si on règle le zoom de la caméra de manière à faire coincider les extrémités gauche et droite de l'image sphérique avec les bords du cadre 16/9 on obtient à peu près le champ utile.
Il n'y a plus de gaspillage de pixels, donc un meilleur rendu.

On est alors ramené au cas de l'écran cylindrique.

Avec deux avantages immédiats :
  • un écran cylindrique est beaucoup plus facile à réaliser (projection ou vidéo), donc davantage disponible,
  • l'image peut être regardée à plat car elle est proche d'une image panoramique.
L'écran cylindrique a déjà été abordé ici, mais dans des conditions plus difficiles (projection par transparence). Reste à étudier la projection d'une image fish-eye sur un écran cylindrique...

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