Tournage immersif au Tryptik-Théâtre

on répète "Karl Marx, le retour" de Howard ZINN


1er jour : 14 avril 2009 à 14 heures

J'avais rendez-vous au Mobile Homme Théâtre de Nîmes avec Gislaine Seyer, chargée de production.
A 14 heures tout le monde est là :
Denis Lanoy, metteur en scène,
Kader Roubahie, comédien
Nicolas Ferrari, lumières.

Accueil agréable et décontracté.

(cliquer sur l'affiche pour le site)
On me dit que le filage commence à 16 heures.

Cela laisse du temps pour me familiariser avec une ambiance de travail nouvelle pour moi.

J'en profite pour filmer plusieurs scènes de travail.

Ci-contre trois actions simultanées :
  • le responsable lumières déplace son échelle pour aller régler un projecteur sur la droite,
  • le comédien répète son texte dans le fond,
  • le metteur en scène, les mains dans les poches, supervise la mise en place des fausses bouteilles de bière que boira le comédien.

J'ai quelques inquiétudes techniques :

En revanche, un peu plus tard, je suis rassuré par la qualité de ce que je vois. Je craignais un spectacle trop statique pour mon projet (un seul comédien). Je n'ai plus de souci, la mise en scène et le talent du comédien occupent parfaitement l'espace.

Pour expliquer mes désirs et mes contraintes techniques je fais une petite démonstration du champ de vision de la caméra. Je montre que le comédien peut venir très près de l'objectif, jusqu'à se placer entre les pieds du trépied qui supporte la caméra.
Le comédien connaissant parfaitement tous ses déplacements au centimètre près, nous déterminons facilement une position pour la caméra. Je place celle-ci dos au rideau plastique, tout contre, sur le coté droit de la scène (coté cour, sauf erreur).

A l'heure prévue le spectacle commence.

Le comédien a le corps et le costume du personnage,
mais pas la tête
car la perruque, la barbe et la moustache de Karl Marx
ne sont pas encore disponibles.


On apperçoit un pied de la caméra dans le bas du cadre.
Bien qu'il soit vu en entier, le comédien se trouve à moins de 50 centmètres de la caméra.

Le long monologue se déroule sans accroc pendant 75 minutes.

La caméra tourne toute seule pendant une heure, puis s'arrête.
La fin est perdue pour le film car, pris par le spectacle,
je n'ai pas voulu perturber la représentation en changeant de cassette.

Je suis très impressionné par ce que je viens de voir.

Bluffé !

Démontage de la caméra et retour sur l'ordinateur.
Transfert d'une partie sur disque dur.
Avec le logiciel de montage Vegas, je découpe l'image pour ne conserver que la partie utile.
Projection sur la coupole.
Comme prévu, l'image n'est pas excellente : à cause du manque de lumière, le bruit de fond est monté.
Mais bizarrement l'acteur me parait avoir encore plus de présence sur la coupole que dans la réalité.
Dans Vegas, je fait un nouveau rendu avec un filtre qui augmente la netteté et un autre qui adouci les contrastes.
L'image est alors satisfaisante sur la coupole.

2ème jour : 15 avril

Le filage est prévu à 20h30. J'arrive à 20h 15.
Surprise : Karl Marx est devant moi : perruque, barbe et moustache sont arrivées.
Le comédien s'habitue à sa nouvelle tête. Il a un souci : tous ces artifices, collé sur la peau, vont-ils tenir pendant les 75 minutes d'un jeu assez mobile?
Un constat : les images d'aujourd'hui ne raccorderont pas avec celle d'hier. Il me faudra trouver une astuce de montage.
Pour familiariser l'équipe avec mon travail, j'ai imprimé quelques images tirée du film d'hier.

Je décide de me mettre à la place du spectateur. Je place la caméra coté salle, au centre de la scène et le plus près possible du rideau plastique (environ 2 mètres car le comédien qui passe à un moment devant le rideau, dans l'obscurité, ne doit pas buter dans le pied).

Ne disposant toujours que de cassette de 63 minutes, je décide de filmer le début du spectacle pendant 20 minutes, de couper la caméra pendant 20 minutes puis de redémarrer pour avoir la fin.

3ème jour : 16 avril 2009 à 14 heures

J'ai rendez-vous à 19h45 avec Kader Roubahie pour filmer la séance de maquillage assez complexe.
(Ici on respecte les horaires.)

Je place la caméra derrière l'épaule du comédien pour ne pas le géner. Il a deux miroirs devant lui : un au mur, vertical, un autre, ovale, posé sur la table.
Ce dernier miroir me gène car il cache en partie l'image du grand miroir. Je n'ai, dans les miroirs que des fragments de tête.
Si on faisait un film, on tricherait avec les miroirs pour avoir la meilleure image dans la caméra.
Mais ici la caméra n'est qu'un témoin passif.
La encore, à cause des miroirs la mise au point doit être manuelle et approximative.
Il est, en effet, illusoire d'espérer faire une mise au point correcte sur l'écran LCD, même avec le zoom prévu.
Où sont les des bagues de mise au point d'antan ? (Probablement sur le CANON Mark II)
Espérons que la grande profondeur de champ compensera.

Il serait bien de filmer à nouveau cette scène avec la caméra placée sur la table, tournée vers le visage du comédien,
et alterner les images.


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