En ce temps-là le terme "informatique" n'existait pas.
On était encore sous le règne de la carte perforée.
Et de quelques calculateurs électroniques très volumineux et lents :
Bull Gamma 60, IBM 704
puis
IBM 7090
et IBM 7094.
Pas de disque durs, pas encore de traceurs efficaces et bien sûr pas de moniteurs. Seulement des imprimantes.
L'unique accès à l'ordinateur était la carte perforée.
Un dessin était entré au moyen des coordonnées de ses points qu'il fallait perforer sur des cartes... lourd!
Moniteurs, tablettes et souris étaient seulement à l'état d'étude dans des laboratoires de recherche US.
qui était capable d'enregistrer une image vectorielle monochrome sur film 35mm.
La France en avait acquis deux : une au CEA, l'autre à EDF.
Pour faire du cinéma par ordinateur il fallait donc avoir accès à cette machine (difficile) et être très motivé par le cinéma.
Chez EDF personne n'était motivé.
Par pur hasard (?) je me suis donc retrouvé réunissant, à l'époque, ces deux caractéristiques indispensables : motivation et accès à la machine miracle.
A mon arrivée au CEA, en mai 1963, à la fin du Service Militaire, il y avait donc un Stromberg-Carlson SC-4020.
Mon intérêt pour cette machine a fait que je me suis rapidement retrouvé responsable de son utilisation
ainsi que des applications graphiques du centre de calcul.
La machine était surtout utilisée pour tracer des courbes mathématiques.
Mais rien n'était disponible pour les images.
Tout était à inventer.
Alors nous avons inventé...